Lorsque l’on parle de druidisme, on s’imagine facilement un druide debout mélangeant de la potion magique dans un chaudron pour un village d’irréductibles gaulois. Ou bien encore comme un homme habillé de blanc, les paumes tournées vers le ciel recevant l’inspiration divine avant de reprendre sa route, bâton en main, afin de transmettre des récits initiatiques aux peuples qu’il croise.
Que l’on soit initié ou non, le druidisme revêt une part de mystère car l’emprunte des mythes associés est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif.
C’est pourquoi j’aimerais démystifier cela avec vous aujourd’hui.
Dans cet article, je vais vous parler du druidisme antique, une pratique issue de nos ancêtres et venue jusqu’à nous à travers les âges. Puis je vous montrerais comment le druidisme peut guider notre cheminement spirituel aujourd’hui, dans notre société actuelle. Vous allez voir que le druidisme se veut une voie spirituelle proche de la vie matérielle, qu’elle encourage à pratiquer simplement et de manière utile à nos vies. (C’est pour ça que je l’aime!)
Le druidisme du passé
Dans un lointain passé, être druide n’était pas un titre mais une fonction. C’est ainsi que l’on nommait la personne en charge de représenter l’autorité spirituelle, le gardien du sacré. Le druide était l’intermédiaire entre les dieux et le peuple des hommes. Il présidait les cérémonies religieuses et parle au nom des divinités dont il établi un contact direct.
Dans le druidisme les hommes et les femmes sont complémentaires et ne peuvent exister séparément. Ainsi, les deux sexes pouvaient accéder au druidicat de la même manière.
Druide veut dire « très sage » ou « très voyant ». J’expliquerais plus bas ce que l’on entend par sagesse et vision.
Dans nos anciennes sociétés, le druide est celui qui détient le savoir, la connaissance et est chargé de la transmettre. Ce savoir est basé sur la magie, la médecine, la divination, la généalogie, la philosophie ou encore la théologie. Les druides enseignent en parlant, en contant et racontant. Cette tradition orale à été retrouvée sur des manuscrits retranscrit par des moines chrétiens. (On peut donc imaginer toutes les connaissances perdues en cours de route…)
Au sein des sociétés antiques, le druide cumulait tous les pouvoirs. Il avait droit de vie et de mort sur tous, le roi y compris. Dans les assemblées, le roi lui-même ne pouvait pas parler avant le druide.
Dans les communautés celtes, il n’y a pas de roi sans druide, car ensemble ils forment un équilibre. Le roi représente le peuple, le druide incarne les dieux.
Les différents rôles du druide
On sait que les druides remplissaient une multitude de rôles.
-> les théologiens
Ils méditent, instruisent et commentent les enseignements sacrés.
-> les bardes
Ils récitent ou chantent de la littérature et de la poésie. Ils retracent l’Histoire, récitent la généalogie du roi ; ils transmettent les légendes et la mythologie épique. Ils annoncent la justice rendue par le roi (sur laquelle ils ont grandement contribué car les druides sont les premiers conseillés de justice du roi).
Ils jouent généralement d’un instrument à cordes comme la harpe ou la lyre, par exemple. Les bardes donnent l’information au peuple. Ils peuvent connaitre l’architecture et prodiguent leurs conseils pour la construction des bâtiments.
-> les devins
Ils exécutent les applications pratiques de la religion. Ils usent de l’art augural (la divination), et soignent par la médecine. On parle de trois formes de médecine : magique, sanglante, végétale. La médecine magique traite par les incantations, la sanglante s’apparente à la chirurgie et la médecine végétale soigne par les plantes. La médecine de l’époque englobe donc toutes ces formes et ne sépare ni le corps de l’esprit, ni des dieux.
Le druidisme existe depuis des milliers d’années. Nous avons retrouvé des traces de cette pratique dans toutes les sociétés celtiques. Depuis l’Irlande et l’Écosse jusqu’à la Mer Noire.
Les persécutions et les guerres menées par les religions monothéistes, comme le christianisme, ont fini par avoir raison des religions dites naturelles, qui sombrèrent dans l’oubli (enfin presque, car elles ont perduré malgré tout clandestinement jusqu’à aujourd’hui).
La voie du druidisme aujourd’hui
Le druidisme peut être considéré comme une religion, mais à mon sens il est tellement éloigné des religions qui gouvernent le monde d’aujourd’hui que je préfère le considérer comme une voie spirituelle (c’est moins connoté). Mais libre à vous de parler de religion, de spiritualité, de philosophie…choisissez ce que vous voulez.
En fait, le druidisme peut-être vu comme une religion, tout comme le bouddhisme en est une.
Toutefois, si l’on parle de religion, voyons la plutôt dans le sens originel de « relier » les hommes entre eux, comme aux divinités. Il s’agit d’une religion de la nature, qui relève du paganisme.
Contrairement aux religions monothéistes, le druidisme n’a pas de prophète apportant une vérité reçue « d’en haut ». A ce titre, ce n’est pas une religion révélée. Elle n’est donc pas soumise à la rigidité des dogmes ni à la dualité. Le druidisme n’a pas de fondateur, c’est une religion de la Terre. Elle se pratique avec ouverture grâce à cette absence de dogme. Elle respecte également les autres voient spirituelles car elle considère qu’il existe autant de voies que d’êtres.
Le druidisme actuel est un héritage des anciennes traditions. Il considère que le Terre, les animaux, les arbres et les humains forment un Tout. Dans le druidisme, nous ne cherchons pas à échapper au monde par la transcendance de l’âme (comme dans le Bouddhisme par exemple). Nous avons conscience d’être une partie de ce monde et nous l’habitons corps et âme. Le druidisme, comme les autres spiritualités de la nature, repose sur cette prise de conscience.
Que cherche le druide?
Le but du druidisme est de trouver l’Awen et de l’éprouver dans sa vie.
L’Awen est le souffle de l’inspiration, de la créativité qui apporte la sagesse et l’illumination. L’Awen est l’écoulement du principe de vie, c’est l’énergie de la Création, l’essence divine en toute chose.
Le mot druide se décompose en « dru » et « wid » qui signifient respectivement « puissance » et « sagesse ». Le druide cherche donc la puissance nécessaire à la mise en pratique de la sagesse qu’il acquière par la connaissance et l’expérience. La sagesse peut-être vue comme un ensemble de données permettant la compréhension profonde d’un sujet, mises en pratique pour améliorer un domaine de sa vie. La puissance est l’énergie qui permet de réaliser cette sagesse dans la matière.
Pour les druides, la sagesse est une source d’épanouissement car elle permet de connaître son être véritable et par conséquent celui des autres êtres et des mondes qui nous entourent.
Le druidisme donne des enseignements pratiques que chacun peut appliquer à sa propre vie. Cette voie se fonde sur l’expérience et l’expérimentation. Il ne s’agit pas de croire aveuglément tout ce que le druidisme enseigne. Au contraire, il encourage à ne conserver que ce qui est vrai pour soi et à attendre d’avoir expérimenté le reste avant de le faire sien. C’est ainsi que l’on peut affirmer sans aucune réserve qu’il n’y a pas de dogme, car le dogme interdit toute expérimentation personnelle, toute recherche de la vérité par soi même.
Comprendre les enseignements, les mettre en pratique, c’est ce travail personnel qui mène à la réalisation.
Le devoir d’apprentissage
Le druidisme considère comme un devoir l’apprentissage, où qu’il se trouve. Apprendre pour transmettre et ainsi aider ses semblables à avancer et progresser, telle est l’intention du druide à travers les âges.
Le pouvoir qui donne la liberté se trouve dans la connaissance. Le druidisme œuvre afin de contribuer à la préserver.
La connaissance du passé est un héritage de nos ancêtres. Se l’approprier est une arme puissante pour avancer vers la liberté et l’illumination.
Une triade druidique nous enseigne que les trois devoirs du druide sont : vivre pleinement au présent ; honorer la tradition et les ancêtres ; être à l’écoute de la voix du futur;
Dans ces paroles il s’agit de comprendre que pour cultiver l’instant présent, tout en étant aligné sur notre chemin d’évolution d’évolution, nous devons nous enraciner dans les connaissances du passé et les dons de nos ancêtres, tout en puisant notre force dans l’espoir et la vision du futur.
Ainsi, reprendre possession de notre culture et connaissance du passé nous permet de mieux comprendre notre présent. Cela pour nous aider à construire le meilleur avenir possible.
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Merci d’avoir lu jusqu’ici!
A bientôt sous les chênes,
MERCI POUR VOS PARTAGES je trouve cela très généreux .J’aimerai apprendre vous n’enseignez pas ? BIEN A VOUS
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Merci à vous!
D’une certaine façon, j’enseigne à travers ce blog 🙂 Je n’ai pas de cours a proprement dit si c’est ce que vous entendez. Peut-être un jour, si la demande est là et que je trouve une juste façon de le faire.
En attendant, l’apprentissage est partout, dans la nature, les livres, dans la vie elle même et l’expérience qu’elle apporte…
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Bonsoir , votre article me plaît énormément , j’aimerais bien apprendre le druidisme pourriez vous me communiquer quelques titres de livres merci cordialement Philippe
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Super texte oui, c’est si juste et si bien écrit je retrouve certaine chose que j’ai lu dans les livres de la Druidesse Viviane Le Moullec, il y a aussi deux autres livres qui m’on énormément parler et que j’ai apprécier de lire, « Druide veux dire Droit » et « Suivez le Druide » de la Druidesse Sophie Danneel.
j’aime beaucoup ce blog je retrouve la propre vision du Druidisme, qui comme tu l’a dit est une tradition décentraliser. Loin des idées des religions révélées, c’est totalement a l’opposer d’après mon vécus dans mes pratiques. Parler de voie spirituelle, c’est très juste si on considère le Druidisme et la vie comme un chemin a accomplir, pour trouver l’unité en soit.
Merci pour ce partage et au plaisir de lire les futurs articles.
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Bonjour, merci pour l’article. J’ai juste trouvé une contradiction dans tes propos que je n’arrive pas à comprendre: Tu dis « Contrairement aux religions monothéistes, le druidisme n’a pas de prophète apportant une vérité reçue « d’en haut » »; mais pourtant plus haut tu dis que un druide est l’intermédiaire entre les Dieux et les Hommes et qu’il a tous les droits y compris le droit de vie ou de mort sur les autres : c’est un peu contradictoire
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Sauf erreur de ma part, Il me semble que c’était dans « le druidisme du passé » ou il était considéré comme l’intermédiaire entre les Dieux et les Hommes….
Aujourd’hui: Contrairement aux religions monothéistes, le druidisme n’a pas de prophète apportant une vérité reçue « d’en haut ». A ce titre, ce n’est pas une religion révélée. Elle n’est donc pas soumise à la rigidité des dogmes ni à la dualité. Le druidisme n’a pas de fondateur, c’est une religion de la Terre. Elle se pratique avec ouverture grâce à cette absence de dogme. Elle respecte également les autres voient spirituelles car elle considère qu’il existe autant de voies que d’êtres.
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Effectivement, merci Caroline pour l’éclaircissement! Le druide comme intermédiaire entre les Hommes et les Dieux est une vision antique du rôle du druide. Aujourd’hui, étant donné qu’il n’a plus de rôle à proprement dit dans notre société, il n’est plus question de cela. D’autant plus que la vision des Dieux à beaucoup évolué…
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Bonjour Mairen. J’ai eu du plaisir à lire votre article qui m’a éclairée sur le DRUIDISME. Pourriez-vous me conseiller une lecture ? afin que j’en apprenne plus… J’ai choisi une autre voie spirituelle et pourtant celle que j’ai choisie et le Druidisme se rejoignent en de nombreux points. J’aimerais creuser un peu ce ressenti. Pour moi, l’essentiel est de tisser des liens et non de construire des frontières au sein de l’humanité. Merci à vous et belle journée.
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Bonjour Irène,
Il existe de plus en plus de livres sur le sujet, c’est fantastique!
Vous pouvez consulter les ouvrages de Viviane Le Moulec, qui a une approche sacerdotique du druidisme. Egalement, Les Druides – science et philosophie, de la famille Bouchet. Ces livres ont une approche historique et parlent aussi de pratique.
Pour un aspect purement pratique et traditions, je vous conseille celui de Mara Freeman, Vivre la Tradition Celtique. Pour le chamanisme celtique, je vous conseille le travail de Gilles Wurtz.
Voilà quelques contenus qui devraient vous satisfaire, même si ce n’est pas exaustif. Il en existe aussi spécialement tournés vers les plantes druidiques, ou les arbres….
L’exploration vous mènera vers de belles découvertes!
Bien à vous,
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Bonsoir,
Je viens de tomber sur cet article en passant en revue mes abonnements WordPress oubliés au fond du placard… Et j’ai lu avec beaucoup de plaisir celui-ci! Une présentation simple et claire, avec de nombreuses pistes à explorer. Merci également pour les conseils de lecture, rares sont ceux qui les donnent.
J’aime énormément la tradition druidique. C’est celle à laquelle je m’identifie le plus même sir je suis loin d’être une spécialiste de la question. Cette spiritualité sans autre divinité que le monde tel que nous le recevons m’inspire beaucoup.
Bref, un grand merci pour ce partage!
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(même si je suis loin!*)
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Merci à vous de laisser une trace de votre passage ici!
Nous avons de plus en plus de ressources littéraires sur le sujet. Et de qualité, j’entends par là, accessible à la compréhension de tous les curieux.
Les livres sont une grande source de joie pour moi, et j’aime les partager, car j’aime aussi découvrir de nouvelles références.
Au plaisir de vous relire,
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